Activités
Si le canal connaît une période de prospérité grâce aux industries installées sur son linéaire, il a lui-même généré d’autres activités, liées à son entretien ou rendues possibles par la présence d’eau au débit régulé.
Pépinières
On sait que plusieurs pépinières permettaient d’entretenir les plantations sur le canal, mais les archives restent discrètes sur le sujet. Quelques unes sont indiquées sur les plans du linéaire des années 18609. La pépinière de Commissey (bief 91 du versant Yonne, sur la rive gauche du canal) est associée à la construction en 1862 d’une maison éclusière de cantonnier pépiniériste10. C’est le seul exemple de ce type qui ait été identifié sur cette voie d’eau.
Pisciculture
Le pêcheur, figure omniprésente sur les cartes postales anciennes, laisse peu de traces dans les archives. Il est toutefois fait mention d’un établissement piscicole à Veuvey-sur-Ouche (bief 21 du versant Saône), fonctionnant au moins de 1896 à 1903 et destiné à l’élevage de la truite pour le réservoir du Tillot. Il existait également des bassins d’alevinage « dans d’anciennes chambres d’emprunt du canal, à Saint-Martin, à Grignon, à Montbard et à Marigny. »11 Un droit de pêche était exigé sur l’ensemble du canal : linéaire, rigoles, réservoirs, etc. Les gardes du canal avaient la charge de le faire respecter.
Utilisation de l’eau
Force motrice
L’eau était utilisée pour fournir l’énergie à des usines ou des machines (moulins, machines à vapeurs, etc.). Le plus souvent, il s’agit d’anciens moulins alimentés par les cours d’eau qui longent le canal et dont l’installation doit être revue lorsque l’ouvrage est créé.
Lavoirs et abreuvoirs
Des lavoirs publics et des abreuvoirs ponctuent par ailleurs les rives du canal. On trouve dans les archives de nombreuses autorisations de prise d’eau par les maires des communes concernées. Alimentés par le canal ou y rejetant leurs eaux, les lavoirs, d’une construction souvent soignée, couvraient l’ensemble du linéaire au début du 20e siècle. Il faut leur ajouter les lavoirs privés des particuliers riverains. A Brazey-en-Plaine, la Société de tissage mécanique de la Côte-d’Or établit une cité ouvrière au début du 20e siècle sur la rive gauche du canal, à côté de son usine. Elle installe un ponceau sur le contre-fossé, pour faciliter les déplacements des ouvriers, et un lavoir12.
Loisirs
Villégiature
En dehors des quelques villas avec « vue sur canal » qui font leur apparition dans les années 1930, la villégiature est peu présente sur l’ensemble du réseau. Quelques endroits se distinguent : le réservoir de Pont fait ainsi figure de conservatoire de la villégiature depuis le début du siècle. Les cartes postales anciennes permettent de suivre la progression du phénomène. Les demandes d’autorisation pour des cabanes de pêche fleurissent au début du 20e siècle à Fleurey-sur-Ouche par exemple (vers 1900) ou à Cercey en 191413.
Quelques exemples de loisirs repérés au fil des archives
De 1897 à 1907, on pouvait jouer aux quilles sur un terrain spécifique, aménagé sur le chemin au-dessus du souterrain de Pouilly. A Crugey, une barque de plaisance permettait à un cabaretier d’augmenter l'attractivité de son établissement. A Gissey-sur-Ouche, le duc d’Harcourt avait obtenu l’autorisation en 1852 d’aménager le talus du canal pour abriter son bateau.