Canal de Bourgogne
La maison PerronetLes plans de bornage du canal de Bourgogne

Histoire

1. Le canal de Bourgogne, un héritage du 19e siècle

« Un projet aussi gigantesque et aussi ruineux que celui du canal de Bourgogne ne peut donc qu’effrayer tout entrepreneur sensé. »1

Le canal de Bourgogne au niveau du bief 20 du versant Yonne, à Marigny-le-Cahouët.
Le canal de Bourgogne au niveau du bief 20 du versant Yonne, à Marigny-le-Cahouët.

Le canal de Bourgogne est un immense réseau hydraulique de 242 kilomètres, qui traverse deux départements bourguignons pour relier la Saône à l’Yonne2. Il passe par d’importantes villes de la région dont, bien sûr, Dijon mais aussi Montbard ou encore Tonnerre.

Un tel ouvrage nécessite des infrastructures spécifiques. Un bief de partage situé à Pouilly-en-Auxois permet le franchissement de la ligne de partage des eaux des bassins de la Seine et du Rhône par tranchée et sous un tunnel d’environ trois kilomètres.

Le linéaire est ponctué par 189 sites d’écluse pour grimper environ 300 mètres de dénivelé sur le versant Yonne et 200 sur le versant Saône. Dans le département de la Côte-d’Or, des tranchées franchissent les parties difficiles. Il est alimenté par  six réservoirs ainsi que par 30 réseaux hydrauliques composés de plusieurs ouvrages fonctionnant en interaction (aqueduc, vanne, déversoir, rigole, etc.). Le canal participe plus généralement d’une gestion de l’eau à l’échelle de l’ensemble du territoire. Il concourt à la régulation des rivières, pour une meilleure exploitation des débits, et au lissage des crues.

L’aspect actuel du canal est proche de celui qu’il avait à la fin du 19e siècle, la plupart des ouvrages (écluses, ponts) ayant été reconstruits lors du passage au gabarit Freycinet de 1879 à 1882. En outre, un ensemble très cohérent de maisons éclusières dont les modèles ont été choisis de la fin du 18e siècle jusqu’au premier quart du 19e siècle demeure. Cinq des réservoirs, bien que largement modifiés, témoignent également des techniques hydrauliques de la première moitié du 19e siècle.

Afficher / Masquer toutes les notes
Retour au texte 1 Notice sur le canal de Bourgogne et le canal du Nivernais, extraite d’un ouvrage inédit sur l’amélioration de la navigation intérieure de la France, [Paris] : Huzard-Courcier, p. 20. Publiée avant 1821.
Retour au texte 2 Cf. canal du Midi : 241 km, 113 écluses.  
Retour au texte 3 PINON pierre, « La longue durée du canal de Bourgogne », in Un canal… des canaux… : Catalogue d’exposition, Paris, du 7 mars au 8 juin 1986. Paris, Caisse nationale des monuments et des sites : Picard, 1986, p. 289. PINON pierre, « Débats sur le seuil de partage du canal de Bourgogne (1718-1728) », in Un canal et des hommes, sous la direction de BLIGNY Jean-François et PAUTY Michel, Bulletin de la société des sciences historiques et naturelles de Semur-en-Auxois, t. CXIX-2011-2, p. 117.  
Retour au texte 4 Pour le détail des différents projets, cf. Archives départementales de la Côte-d’Or, C 4501, 4502 et 4503. Pour Perronet plus précisément : « Description des travaux projetés pour le canal de Bourgogne », par Perronet, manuscrit, t. 2, Ecole nationale des ponts et chaussées, fonds ancien, ms. 91.  
Retour au texte 5 Archives départementales de la Côte-d’Or, C 4505.
Retour au texte 6 HUERNE DE POMMEUSE Michel-Louis-François, Des canaux navigables considérés d’une manière générale, avec recherches comparatives sur la navigation intérieure de la France et celle de l’Angleterre, Paris, 1822, p. 391-393.
Retour au texte 7 Archives départementales de la Côte-d’Or, C 7551. Merci à Brigitte Fromaget d’avoir attiré notre attention sur cette pièce d’archive.
Retour au texte 8 « […] et Ubriot de Montfeu (ingénieur du canal de 1792 à 1807) », Pinon Pierre, « La longue durée du canal de Bourgogne », op. cit. p. 296.
Retour au texte 9 BAZIN Henri, « Notice sur l’allongement des écluses du canal de Bourgogne », Annales des Ponts et Chaussées, Paris : Carilian-Goeury, 1885, série 6, vol. 1, t. 9, p. 450-463.  
Retour au texte 10 Archives départementales de la Côte-d’Or, SM art. 21 835.
Retour au texte 11 Archives nationales, F14 13037.
Retour au texte 12 Archives nationales, F14 13037. Les études de Michel Pauty et de Jean-François Bligny sur le sujet (op. cit.) ont permis, entre autres, de préciser que des recherches sur l’hydraulique avaient été faites à l’écluse 56 du versant Saône.
Retour au texte 13 LEGROS T.L., « Canal de Bourgogne, dépenses de construction et d’entretien et divers renseignements sur le trafic et l’alimentation du canal de Bourgogne avec une notice historique », Ecole nationale des ponts et chaussées, fonds ancien, ms. 460, données complémentaires, p. 12-15.  
Retour au texte 14 GALLIOT François, « Installation électrique pour l’alimentation des trois derniers biefs du versant Saône du canal de Bourgogne », Ecole nationale des ponts et chaussées, Annales.
Retour au texte 15 Archives nationales, F14 12518 et BAZIN Henri, op. cit.
Retour au texte 16 Archives départementales de la Côte-d’Or, par exemple : XIII S 1a / 90, 91.  
Retour au texte 17 GALLIOT François, « Etanchement des biefs du canal de Bourgogne », Ecole nationale des ponts et chaussées, Annales.
Retour au texte 18 TARBÉ DE SAINT-HARDOUIN H., Canal de Bourgogne, note sur l’application du radeau-dragueur au curage des canaux de navigation, 1853, Ecole nationale des ponts et chaussées, fonds ancien, ms. 2368.
Retour au texte 19 Archives départementales de la Côte-d’Or, XIII S 1a / 103g.
Retour au texte 20 BAZIN Henri, « Note sur le service du toueur à vapeur du canal de Bourgogne », Annales des Ponts et Chaussées.
Retour au texte 21 GALLIOT François, Canal de Bourgogne, touage du souterrain de Pouilly, Transformation du système actuel. Etablissement d’un touage électrique, 1892, Ecole nationale des ponts et chaussées, fonds ancien, 4. 23675.
Retour au texte 22 Archives départementales de l’Yonne, 3 S 91.
Retour au texte 23 Collectif, Fleurey-sur-Ouche, Histoire et patrimoine, Fleurey-sur-Ouche : HIPAF, 2007.