Ports et gares d'eau
© A. Morelière, Service Patrimoine et inventaire, Région Bourgogne, 2014.
Le canal de Bourgogne possède aujourd’hui 43 ports et/ou gares d’eau, sans compter les simples bassins de virement. De tailles différentes, ils présentent encore des installations du 19e siècle comme des quais, des cales sèches ou des maisons de garde. Depuis l’arrêt de la navigation commerciale dans les années 1980, les ports du canal se reconvertissent en lieu d’accueil pour le tourisme. Ainsi, celui de Pouilly-en-Auxois possède une capitainerie proposant des promenades en bateau et un centre d’interprétation du canal. D’autres, à l’origine plus petits, ne sont plus exploités : seul le bassin indique une activité ancienne.
Le rôle des ports au 19e siècle
Dans un réseau consacré au développement industriel, les ports jouent un rôle essentiel de transfert des marchandises et de traitement des matières premières. Les haltes sont aussi l’occasion de réparer les bateaux ou d’accueillir et approvisionner les mariniers. Toutes ces activités se traduisent par des infrastructures appropriées, qui ont aujourd’hui en grande partie disparu.
Dans un rapport de 18609, l’ingénieur Legros considère qu’il y a :
- 15 ports principaux : Dijon, Saint-Jean-de-Losne, Pont-de-Pany, Pont-d’Ouche, Escommes, Pouilly, Montbard, Ravière, Ancy-le-Franc, Tanlay, Tonnerre, Saint-Florentin, Brienon et La Roche.
- Des ports secondaires : Plombières, Fleurey, Veuvey, Crugey, Vandenesse, Eguilly, Saint-Thibault, Braux, Pouillenay, Rougement, Fulvy, Charrey et Flogny.
Dans l’ensemble, les ports sont situés à proximité d’industries. Certaines, un peu plus éloignées, sont reliées au canal par des voies Decauville, voies ferrées à écartement réduit.
Les ports principaux possédaient de véritables structures portuaires faisant du canal de Bourgogne une voie commerciale de premier plan à l’échelle régionale et nationale. Certains constituaient même des « plateformes multimodales » avant l’heure avec la présence toute proche de lignes de chemin de fer. Ainsi, le port de Pont-d’Ouche se trouve au départ de la ligne des houillères d’Épinac, celui de Laroche-Migennes en plein cœur de la gare de triage.
Les ports secondaires ont surtout un rôle de desserte des produits locaux. Par exemple, le bassin de Grandchamp est élargi en 1879 afin de servir au transport des matériaux de construction régionaux. La production de betteraves autour du port de Vandenesse-en-Auxois, part pour la sucrerie de Brazey-en-Plaine située bien en aval. En 1864, les ingénieurs précisent que Brienon est l’un des plus importants ports secondaires du canal : la moitié du tonnage est composée de bois de charpente ou de chauffage, l’autre moitié de pierres, de charbon, de vins, de céréales et d’épicerie.
Le port de Longvic est le seul à avoir été créé au 20e siècle lorsque, délaissant celui du centre-ville de Dijon, les installations industrielles sont déplacées en banlieue.