Histoire
Si la pose de la première pierre en grande pompe par le prince Louis V Joseph de Bourbon-Condé le 24 juillet 1784 officialise le début des travaux, ceux-ci avaient déjà commencé dès 1783 grâce à une équipe de terrassiers aidée de régiments d’infanterie. Un obélisque commémorant cette pose est élevé en 1788 à chaque extrémité, à Digoin et à Chalon. Une médaille est également frappée à cette occasion.
Le gros des travaux est achevé en 1791 et en novembre, on procède à la mise en eau. En 1792, il est ouvert en partie à la navigation, de Digoin à Saint-Léger-sur-Dheune : 650 bateaux le parcourent la première année. Le premier bateau qui effectue la liaison Loire-Saône arrive à destination le 23 avril 1794.
Émiland-Marie Gauthey a organisé son chantier d’une manière efficace. Les travaux sont divisés localement en ateliers, qui tiennent un journal de bord de ce qui est fait sur le canal, du matériel utilisé, etc. Les carnets d’atelier2 sont centralisés par Gauthey, qui obtient ainsi un état de l’avancement précis des travaux et peut débloquer les ressources et les financements nécessaires. La taille des écluses et les infrastructures sont normalisées.
Alors que Gauthey est nommé inspecteur des Ponts et Chaussées à Paris en 1791, son adjoint, Guillemot, lui succède à la tête du canal.
Pour ce qui est de sa gestion administrative, le canal passe en 1796 des États de Bourgogne au domaine public de l’État, puis à un système de ferme-régie si compliqué qu’il est résilié en 1807. La Révolution, si elle n’empêche pas la fin des travaux, impose un changement de nom : le canal du Charolais devient canal du Centre.