Modification du canal à Chalon-sur-Saône
L'actuelle avenue Nicéphore Niépce est construite dans les années 1960 sur l'ancien linéaire. A cet emplacement se trouvaient l'embouchure du canal dans la Saône, ainsi que plusieurs bassins. La configuration des lieux a évolué au fil du développement industriel et urbain.
Configuration et évolution de 1794 à 1960
En 1794, le canal pénétrait dans Chalon par la rue de la Verrerie, se superposant au cours du ruisseau de l'Argilet, le long du tracé des anciennes fortifications de la ville de Chalon. Il rejoignait la Saône au pied du bastion Saint-Jean-de-Maizel. Trois biefs se succédaient jusqu'à l'embouchure. Plusieurs installations portuaires successives furent aménagées.
Au cours du 19e siècle, il fait naître sur sa rive gauche un quartier industriel où se côtoient, entre autres, les sucreries rouge et blanche, en bordure de Saône et une usine à gaz. Il permet le développement du hameau Saint-Cosme. Ce dernier, avant son rattachement à Chalon en 1854, se dote d'une mairie-école, d'une école de fille, et d'une église1. Sur la rive droite, Gauthey avait prévu deux quartiers d'habitation, organisés autour d'une place carrée et d'une place ronde.
En 1794, trois bassins accueillaient les bateaux : le bassin Saint-Cosme (près du débouché du canal), le bassin de la Gloriette (actuel square Chabas, aménagé en 1898) et le bassin de l'Obélisque (actuel boulevard de la République). En 1849, l'arrivée du train entraîne le comblement des bassins de l'Obélisque et de la Gloriette. Au début du 20e siècle, le boulevard de la République remplace les voies de chemin de fer.
Les travaux des années 1960
Dès le 25 juin 1906, un rapport de l'ingénieur ordinaire envisage l'idée d'une nouvelle branche du canal, le port de Chalon ne suffisant plus à accueillir les industries et les capacités de développement étant devenues limitées. « Dans le but de donner satisfaction à la chambre de commerce, nous avions examiné s'il ne conviendrait pas d'ouvrir une branche de canal pour relier le canal du Centre à la Saône par la vallée de la Thalie. On aurait eu ainsi, en dehors de la Ville, une nouvelle descente du canal en Saône sur laquelle on aurait pu établir un grand port en relations faciles avec la Saône, le canal et le chemin de fer, et le long de laquelle de nombreuses usines auraient pu s'échelonner sans être gênées, soit par les constructions existantes, soit par le relief du sol. » Cette solution est alors rejetée pour des problèmes techniques et un coût trop élevé.
Dans les années 1950, il est décidé de déplacer le linéaire du canal au nord-est de Chalon, dans un nouveau quartier industriel, où pourront s'installer de plus grandes entreprises (Kodak). Les travaux commencent en 1958, comme en témoignent les images de l'album Gros2. En 1959, le canal est dévié par le nord.
Etat des lieux aujourd’hui
Le nouveau bief 34 bis conduit directement en Saône. Juste en aval de la dernière écluse, rive gauche, a été aménagée une série d'appontements flottants pour accueillir les bateaux de commerce. Un bassin de port, plus en aval dans la rive droite du canal, dessert l'ensemble industriel et commercial appelé « Zone portuaire nord », situé sur cette rive.
De l'ancienne infrastructure du canal demeurent des tracés : avenue Nicéphore Niépce, boulevard de la République et square Chabas3, installé à l’emplacement d’un bassin. Il reste aussi l'obélisque de Gauthey, ainsi que des bâtiments qui sont liés à la présence du canal.
L'actuelle avenue Nicéphore Niépce débouche sur le pont Jean Richard sur la Saône. C'est une artère essentielle d'arrivée dans la ville. A sa gauche se trouve le centre-ville ancien de Chalon, et les quartiers prévus par Gauthey mais construits par la suite. A sa droite se trouve l'église Saint-Cosme et une partie du quartier Saint-Cosme.
Vue panoramique de Chalon-sur-Saône avec l'ancien tracé du canal, aujourd'hui avenue Nicéphore Niépce, l'église Saint-Cosme et l'hôpital William Morey.