Canal du Centre
Le réservoir de MontaubryBief de partageLa maison des Arquebusiers de Chalon-sur-SaôneLa maison du jardinier et de l'éclusierLa maison du site d'écluse 09 du versant Océan

Alimentation en eau

2. L’organisation de la fin du 18e siècle

Rigoles

Le point de partage est alimenté par trois rigoles, collectant les eaux dans les quatre directions alentour. 

Pont levant marquant l’arrivée de la rigole de l’Arroux au niveau du bief 27 du versant Océan à Digoin.
Pont levant marquant l’arrivée de la rigole de l’Arroux au niveau du bief 27 du versant Océan à Digoin.
  • La rigole de Torcy à partir du moulin de Vilet,
  • La rigole de Marigny à partir du moulin des Panneceaux,
  • La rigole de Saint-Julien qui récupère les eaux de la Chapelle, de la Seaugie et des Beaudots, ruisseau de l’étang de Bondilly.

Une rigole de la Cozanne est alors envisagée : « on n’a pas formé la rigole de la Dheune du côté du midi, quoique ce fut celle qui amènerait la plus grande quantité d’eau au canal […] ».3

Réservoirs

Carte de l’alimentation en eau et des réservoirs du canal du Centre, au niveau du bief de partage.
Carte de l’alimentation en eau et des réservoirs du canal du Centre, au niveau du bief de partage.

Dans son analyse du régime primitif de l’alimentation du canal du Centre, Comoy répertorie ces trois rigoles, longues de 35 kilomètres au total, qui récupèrent l’eau de plusieurs ruisseaux et traversent un étang de dépôt avant de se jeter dans le bief de partage. Des réservoirs ont été aménagés en tête de certaines d’entre elles, ainsi qu’un réservoir dit « de dépôt » situé à proximité du bief de partage. Quinze à vingt étangs sont envisagés, certains à construire, d’autres préexistants à détourner de leur fonction initiale. Gauthey4 insiste beaucoup sur cette gestion de l’eau qui évite les dépôts : les contre-fossés permettent de ne pas introduire d’eau trouble, les aqueducs emmenant celle des orages et des ruisseaux de l’autre côté du canal également. Il explique n’avoir gardé que les étangs qui avaient des eaux toujours claires afin de compenser les pertes dues aux infiltrations et à l’évaporation.

Le cadastre napoléonien fait apparaître la situation complexe du bassin hydrographique où se situe le bief de partage. En 1812, sur la commune de Saint-Laurent-d’Andenay, l’étang de Montchanin était alimenté par des chapelets d’étangs : le plus important étant celui venu de Torcy jusqu’à l’étang de la Muette par la rigole de Torcy et regroupant successivement les eaux des étangs du Grand Guillemet, du Petit Guillemet, de la Ravarde, Saint-Pierre, Etang-Neuf.

L’un des intérêts de ces chapelets est donné par Gauthey lui-même5 : l’eau a ainsi le temps de perdre ses impuretés qui pourraient venir se déposer dans le canal. « On a pris le parti de se servir d’un grand étang pour former le point de partage, et de lui donner assez de profondeur pour le faire baisser de 8 à 10 décimètres sans gêner la navigation pendant plusieurs jours de suite, sans tirer aucune eau des étangs de dépôt, dans le cas où elles ne seraient pas parfaitement claires. » Les étangs de la Muette et de la Corne-au-Vilain récupèrent les eaux des deux de Torcy grâce à la rigole du même nom. L’étang de la Motte reçoit les eaux de la rigole régulatrice de l’échelle d’écluses d’Ecuisses et de l’étang de Bondilly.

L’étang de la Muette, à droite et la rigole de Torcy, à gauche, au niveau du bief de partage à Montchanin.
L’étang de la Muette, à droite et la rigole de Torcy, à gauche, au niveau du bief de partage à Montchanin.
Panorama sur l’étang de la Motte et le canal du Centre à Ecuisses.
Panorama sur l’étang de la Motte et le canal du Centre à Ecuisses.

Prises d’eau

Vue panoramique avec la route-digue entre le canal et la Bourbince. On aperçoit l'aqueduc lié à la prise d’eau de Digoine derrière le panneau de signalisation. Au fond, le barrage sur la Bourbince. Bief 20 du versant Océan à Palinges.
© P.-M. Barbe-Richaud, Service Patrimoine et inventaire, Région Bourgogne, 2013.

Comoy répertorie également sept prises d’eau pérennes : deux sur le versant Saône (Dheune, Thalie), cinq sur le versant Loire (Bourbince, Montceau, Vernois, Ciry et Digoine). Trois réservoirs secondaires alimentent le versant Saône (Lamotte, Villeneuve, Morey) et deux, le versant Loire (Volèvre [sic] et Colayot).

A la construction, les Mémoires de Gauthey indiquent des prévisions d’eau suffisantes. Ce dispositif devait faire passer 235 bateaux par jour en moyenne et 36 au minimum. Dès 1791, l’ingénieur se rend compte des fuites trop importantes versant Méditerranée, en particulier sur la tranchée de Chagny. La navigation devient alors impossible et ne rouvre qu’en 1793. 

Le barrage sur la Bourbince avec ses sept vannes et au premier plan, pont en béton avec garde-corps en métal. Bief 20 du versant Océan à Palinges.
Le barrage sur la Bourbince avec ses sept vannes et au premier plan, pont en béton avec garde-corps en métal. Bief 20 du versant Océan à Palinges.
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Retour au texte 1 COMOY Ernest, « Sur l’alimentation en particulier du canal du Centre et sur l’alimentation en général des canaux à point de partage », mémoire n° 4, in Mémoires, Annales des Ponts et Chaussées, 1941.
Retour au texte 2 RAGUT Camille, Statistique du département de Saône-et-Loire, t. 1, Mâcon : imprimerie de Dejussieu, 1838, p. 502.
Retour au texte 3 COMOY Ernest, op. cit.
Retour au texte 4 GAUTHEY Emiland-Marie, Mémoires sur les canaux de navigation et particulièrement sur le canal du Centre, publiés par Navier, Paris : Editions Firmin-Didot, 1816, p. 157.
Retour au texte 5 GAUTHEY Emiland-Marie, op. cit., p. 212.
Retour au texte 6 COMOY Ernest, op. cit.
Retour au texte 7 Ibid.
Retour au texte 8 Ibid.
Retour au texte 9 Ibid.
Retour au texte 10 In Annales des Ponts et Chaussées, 1892.
Retour au texte 11 Ibid.
Retour au texte 12 Archives départementales de Saône-et-Loire, 1695 W.