La maison du jardinier et de l'éclusier
Un pan de mur ourlé de végétation en bordure du canal rappelle la présence d’une maison de jardinier et d’éclusier construite au tout début du 19e siècle, en même temps qu’une pépinière. Aujourd’hui, le site 25 du versant Océan est déporté en amont des ruines.
Les archives1 mentionnent la création d'une pépinière, par arrêté impérial du 17 thermidor an XIII (5 août 1805), sur un rapport de l'ingénieur Guillemot.
« Monsieur le Directeur général des Ponts-et-Chaussées ayant reconnu l'utilité de l'établissement d'une pépinière impériale afin de pourvoir à la plantation du chemin de halage du canal du Centre, des grandes routes du Département de Saône-et-Loire et à celles des autres départements environnants, a désiré que cette pépinière fut placée joignant le canal du Centre, afin que le transport des arbres qui en proviendront fut plus facile ; il a, en conséquence, donné des ordres aux ingénieurs pour chercher un local convenable [...] Le premier en un pâquier communal appartenant à la commune de Chagny, et joignant le canal du côté du levant, entre les 32e et 34e écluses de la Méditerranée, le second dans la contre-levée formée par le terrain qui est sorti de la tranchée de Chalon. [...] je pense que les avantages sont en faveur du premier. [Le terrain doit être défoncé pour être amélioré] Mais ce local aurait l'avantage d'être d'une seule pièce et de pouvoir être clos très facilement au moyen d'un fossé dans la longueur et deux autres parties en retour ; les puits à y faire seraient très peu profonds ; il s'y trouve même une petite fontaine ; la garde en serait très facile puisqu'il est entre deux maisons éclusières ; le jardinier pourrait faire faire par son domestique le service de la 33e écluse, qui n'a point de maison éclusière et ne laisse pas d'être fort loin de la 32e et de la 34e écluse. »
Un plan dressé par l'ingénieur Charles Forey en 1807 pour une maison pour le jardinier et un éclusier montre une construction de plan rectangulaire sur cave voûtée avec rez-de-chaussée et un étage carré, couvert d'une toiture à croupe. Elle présentait trois travées en façade. Elle est agrandie de deux travées à droite en 1817 pour « un grand magasin et un logement pour le conducteur » d'après un plan signé Mercadier2.
Cette maison3 est visible sur le cadastre de 18264, face à un sas aujourd'hui disparu et reporté en aval.
Quelques informations de 1820 donnent une idée des essences cultivées dans la pépinière et plantées le long du canal : « acacia triacanthos », « pin maritime », « pin sauvage », « mélèze », et surtout « orme à feuille large ». Un rapport d'ingénieur de 1866 indique que la pépinière n'est pas active mais qu'elle peut le redevenir si besoin.