Ponts et passerelles
Dès la construction du canal, Émiland-Marie Gauthey prévoit un ensemble cohérent de franchissements : des ponts en pierre ou en charpente, ainsi que des ponts tournants en bois.
On peut en avoir une idée sur une représentation générale du projet du canal du Charollais de la Saône à la Loire, de Paray-le-Monial à Saint-Julien et de Chagny à Chalon-sur-Saône. Dressée par Gauthey et ratifiée par les États de Bourgogne, cette représentation en quatre feuilles est datée de 17821. Un pont tournant en bois et d’autres en pierre sont clairement représentés dans les marges du plan.
Un imprimé, le « devis des ponts à construire sur le canal du Charollois », en date du 22 mai 1783, dressé par Gauthey et approuvé par les élus généraux2, permet de constater que les modèles de ponts sont normalisés et hiérarchisés dès cette époque.
« Art 1er : les ponts seront de plusieurs espèces ; ceux qui seront construits pour les grand’routes, auront 24 pieds de longueur d’une tête à l’autre ; ceux qui serviront pour les chemins finérots, n’auront que 18 pieds de longueur d’une tête à l’autre ; les uns les autres auront au surplus les mêmes dimensions, quelques uns seront conduits sur les murs des écluses, les autres sur le cours du canal. »
La taille du pont, comme le choix des matériaux, dépend de la catégorie du chemin considéré. La pierre, issue de carrières locales, est utilisée pour les têtes (voussoirs), les angles des pieds-droits des culées, les angles des murs de quai et abouts, les parapets et cordons. Le reste est en « parements apparents en moellons piqués ».
Les ponts sur écluse sont placés en tête aval, avec une rampe pour monter du chemin de halage à la route. Ils sont pavés, les talus semés de graines de foin ou de gazon en terrain sablonneux.
« Les ponts de desserte des héritages » sont placés en tête amont des écluses, ils sont tournants et en bois. Les portes d’écluse liées à ces ponts sont différentes des autres : elles doivent s’ouvrir davantage.
Au début du 19e siècle, il y avait sur le canal « 62 ponts en pierre de taille, dont plusieurs sont remarquables par leur forme ou l’élégance de leur construction […] »3 43 sont répertoriés en 18224, « qui ont 22 pieds (7 m 8) d’ouverture, avec un chemin de halage au-dessus, et près desquels les glacis sont revêtus de perrés […] ».
De ce premier ensemble ne demeure que le pont de Parisenot, sur l’étang du même nom.