Sites d’écluse
Les écluses sont allongées une première fois au milieu du 19e siècle, sur un avant-projet en date du 28 avril 18494 dressé par l’ingénieur Comoy. La solution retenue consiste en un changement des portes busquées d’aval par une partie plane glissant latéralement dans une enclave disposée à cet effet. Le rapport précise que 46 écluses n’ont ni pont en tête amont, ni aqueduc en tête aval. 21 ont un pont en tête aval. 8 ont un aqueduc en tête amont. 5 ont les deux.
Pour avoir une idée de la disposition des sites avant la loi Freycinet, il faut se rapporter à deux photographies du versant Méditerranée, l’une de l’échelle d’écluses d’Ecuisses prise de l’ancien site VII et l’autre des écluses XIV et XV, prise d’un talus rive droite5. Les abords du canal sont bien différents d’aujourd’hui. Le chemin de halage est un vrai chemin et non une route départementale ; les sites d’écluse ont des talus en terre, avec des espaces renforcés en moellon au niveau des portes. De petits escaliers maçonnés permettent de descendre à l’aval du sas. Le contre-fossé du canal passe rive droite dans une rigole maçonnée. Le couvert végétal est peu important.
La loi du 20 juin 1881, dite loi Freycinet est bien documentée pour les travaux d’amélioration du canal du Centre, à la fois par les archives nationales6 et départementales7. Un article de l’ingénieur Fontaine résume les travaux effectués8.
« On a ainsi obtenu les précieux avantages de diminuer notablement la longueur virtuelle du canal, de rectifier les parties les plus sinueuses, d’allonger les biefs et aussi de réduire un peu les variations de niveau dangereuses produites par les éclusages dans les biefs très courts […] »
Le projet, dressé en 1883 par le conducteur faisant fonction d’ingénieur ordinaire Moraillon, est arrêté par l’ingénieur en chef Fontaine. Il consiste en un allongement des écluses pour les porter au gabarit des péniches flamandes, ainsi qu’en une rectification des courbes pour faciliter les manœuvres de bateaux plus grands. Ces améliorations techniques ont beaucoup fait pour faciliter la navigation. Si elles n’ont guère changé l’aspect de certains canaux, comme celui de Bourgogne, il n’en va pas de même sur le versant Méditerranée du canal du Centre. Son changement d’axe et la désaffection de certains sites ont entraîné une réorganisation des maisons éclusières. Certaines ont été vendues et transformées en habitations particulières, d’autres ont perdu tout lien direct avec le sas.
La maison étant le point le plus visible de la « construction canal », le plus reconnaissable grâce à son modèle Gauthey, quasi unique sur le linéaire, l’homogénéité architecturale de l’ensemble n’est plus perceptible.