Paysages
Sous l’influence du canal, de vraies usines marquent profondément le paysage. Créant des quartiers industriels dans les gros bourgs (Palinges, Chagny, Paray-le-Monial, Digoin, Chalon-sur-Saône), elles s’installent aussi dans la campagne, là où se trouvent les matières premières comme à Ciry-le-Noble.
Si les choses évoluent lentement dans la première moitié du 19e siècle13, ainsi qu’en témoignent les cadastres napoléoniens, la deuxième moitié du siècle apparaît comme une vraie période d’expansion dont le meilleur exemple reste la ville de Montceau-les-Mines.
Les villes sont transformées par l’arrivée de nouvelles populations. On construit des bâtiments publics pour faire face à la demande croissante de services. A Ecuisses, est bâtie une grande mairie-école. L’installation de plusieurs usines dans ce bourg déplace son centre le long du canal, où prennent place précisément la nouvelle mairie, puis la salle des fêtes. Un quartier ouvrier se développe aussi à côté d’une zone industrielle, n’excluant pas des constructions de prestige, sous la forme d’un logement patronal-demeure-château. Parfois créées de toutes pièces, ces propriétés résultent aussi de la transformation de bâtiments existants. Emmanuel Pajot, industriel à Palinges au milieu du 19e siècle, fait d’abord réaménager un moulin sur la rive droite du canal avant de s’installer dans le château du Montet. Ce dernier, tout comme celui de la Motte (Saint-Bérain-sur-Dheune), a été reconstruit pour l’occasion.
Même les églises, trop petites pour accueillir la nouvelle population, subissent pareil sort. A Saint-Bérain-sur-Dheune, l’ancien édifice, à quelque distance de la rive gauche du canal, est ainsi abandonné au profit d’une nouvelle église installée rive droite.
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L’ancienne église, aujourd’hui chapelle du cimetière, la gare et la nouvelle église Saint-Bénigne de Saint-Bérain-sur-Dheune, le canal du Centre et la Dheune.
Toute une série de petits commerces s’égrainent également le long du canal, comme on peut encore le voir à Ecuisses.