Située sur la rive gauche du canal, à quelque distance de celui-ci, l'ancienne église de Saint-Bérain-sur-Dheune est aujourd'hui la chapelle du cimetière qui l'entoure.
Les églises de Saint-Bérain-sur-Dheune
Elle présente un aspect composite. Le clocher médiéval, avec sa toiture à pignon découvert, rappelle ses origines romanes. Il est flanqué de deux chapelles saillantes carrées et d'une en cul-de-four percée pour faire une entrée. Ces dernières sont voûtées d'ogives et possèdent quelques éléments de sculptures gothiques. Petit masque, nervures et fenêtre à remplages permettent de les dater du 14e siècle. La petite chapelle en cul-de-four servant d'entrée est couverte de lave. L'église abrite la pierre tombale de Michel Verrier : « tallieur de pierre et archetaique an cheffe et antreprenur dant cet paroisse » (sic), datée 1761. Cet artisan a également travaillé au retable qui est conservé in situ.
Certaines sources laissent à penser que cette église était la chapelle d'un château disparu situé à l'emplacement du cimetière et dont une tour est mentionnée jusqu'au début du 19e siècle. Les premières mentions d'archives attestent un bâtiment en 1243, date à laquelle le clocher était déjà construit. Les chapelles carrées possèdent des éléments sculpturaux indiquant des modifications au 14e siècle1.
L'église de Saint-Berain-sur-Dheune est abandonnée pour une construction neuve, sur un projet de l’architecte Narjoux, de 1833, au centre-bourg. Les travaux sont adjugés la même année à Louis Gaguin, entrepreneur à Ecuisses. La nef de l’ancienne église est démolie pour alimenter en matériaux la nouvelle, terminée en 1835.
En 1860, la nouvelle église devenue trop petite est agrandie d’après un plan et un devis établis par M. Barrelier, car la population a augmenté du quart, à la suite de l’établissement d’une verrerie à bouteilles.
Cet exemple confirme que le dynamisme économique induit par le canal réorganise le tissu urbain des villages.