Activités
« Le Nivernais que l’on dit deuxième canal de France en termes de fréquentation touristique, derrière celui du Midi […] »16 a également comme caractéristique d’être, pour des raisons historiques, une destination internationale.
En effet, en 1969, alors que le canal, délaissé par le fret, est en passe disparaître, des Anglais sont séduits par son aspect pittoresque et entreprennent de le sauver. « Les touristes britanniques ne voyaient pas les canaux français comme des voies commerciales en déclin ayant besoin d’être modernisées ni comme des voies navigables devenues naturelles dans l’esprit des locaux, mais comme des axes chargés d’une histoire pluriséculaire oubliée, et abandonnés par leurs acteurs. »17
Le développement touristique proprement dit revient à deux structures spécifiques, le Syndicat Mixte d’Equipement Touristique Canal du Nivernais (SMETCN) et le Groupe d’Action Locale (GAL). Fédérant les collectivités autour de la voie d’eau, le SMETCN a ainsi construit des ports et des haltes fluviales, en particulier dans les années 1990. Aujourd’hui, il travaille aussi sur des équipements du type réseau internet ou bornes multimédia. Grâce aux financements européens, le GAL, soutient des projets de développement économique en bordure du canal, à destination des touristes, comme des habitants : installations d’un restaurant ou financement d’évènements festifs.
Un équipement de grande ampleur voit ainsi le jour au port des Poujeats, sur les étangs du bief de partage, qui accueillent plaisanciers, adeptes des sports nautiques et un loueur de bateau. Des sentiers pédestres avec bornes pédagogiques ont récemment été aménagés autour des étangs. Une capitainerie équipe le port de Tannay depuis 1997, conçue par le cabinet d’architectes ABW Warnant, également chargé des bâtiments des Poujeats, à Bazolles18.
Au fil du canal, des maisons éclusières sont aménagées en restaurants, comme celle de Chavance, à Achun. Construite en 1854, elle desservait le site d’écluse double 07-08 du versant Loire. A Marigny-sur-Yonne, versant Seine, la maison, construite vers 1835, est devenue le restaurant-bar « L’écluse de la Môme ». Elles sont entretenues avec soin et reçoivent des aménagements paysagers contemporains.
Le canal a suscité des constructions spécifiques dédiées à son patrimoine. Le meilleur exemple en est le Centre d’interprétation du toueur Ampère V à Saint-Léger-des-Vignes, afin de mettre en valeur ce premier bateau protégé en 1993 en Bourgogne au titre des Monuments historiques. Présentant à la fois le toueur et une exposition retraçant son histoire, il permet aussi de mettre en valeur une ancienne maison du canal, à son embouchure dans la Loire. Il n’est cependant pas le seul aménagement important lié au canal. La Maison du Bazois, à Châtillon-en-Bazois, « vitrine touristique et organe du développement local », qui a été édifiée en 1992 par les architectes ABW – Bailly et Warnant (comme la capitainerie de Tannay), évoque la forme d’un sas occupé par une péniche et fermé par une vraie porte d’écluse.
Sur l’ancien passage du canal à Clamecy, devenu l’avenue de la République se dresse un mur de façade sérigraphié évoquant l’eau. C’est un hommage au canal rendu par les architectes Andréa Bruno et le cabinet XY qui ont construit l’extension du musée municipal Romain Rolland. Une partie de ce lieu est d’ailleurs consacrée au flottage du bois et à l’histoire du canal.