Canal du Nivernais
La verrerie de Saint-Léger-des-VignesLe moulin de CrainL’usine Solvay de Clamecy

Activités

4. Tourisme et patrimoine

« Le Nivernais que l’on dit deuxième canal de France en termes de fréquentation touristique, derrière celui du Midi […] »16 a également comme caractéristique d’être, pour des raisons historiques, une destination internationale.

Bateau de plaisance quittant le site de l’écluse 01 de l’embranchement de Vermenton à Accolay.
Bateau de plaisance quittant le site de l’écluse 01 de l’embranchement de Vermenton à Accolay.
Bateau de plaisance battant pavillon étranger s’apprêtant à passer le site de l’écluse 24 du versant Loire à Limanton.
Bateau de plaisance battant pavillon étranger s’apprêtant à passer le site de l’écluse 24 du versant Loire à Limanton.

En effet, en 1969, alors que le canal, délaissé par le fret, est en passe disparaître, des Anglais sont séduits par son aspect pittoresque et entreprennent de le sauver. « Les touristes britanniques ne voyaient pas les canaux français comme des voies commerciales en déclin ayant besoin d’être modernisées ni comme des voies navigables devenues naturelles dans l’esprit des locaux, mais comme des axes chargés d’une histoire pluriséculaire oubliée, et abandonnés par leurs acteurs. »17

Appontements modernes sur le port de la Chaise, bief 25 du versant Seine à Pazy.
Appontements modernes sur le port de la Chaise, bief 25 du versant Seine à Pazy.

Le développement touristique proprement dit revient à deux structures spécifiques, le Syndicat Mixte d’Equipement Touristique Canal du Nivernais (SMETCN) et le Groupe d’Action Locale (GAL). Fédérant les collectivités autour de la voie d’eau, le SMETCN a ainsi construit des ports et des haltes fluviales, en particulier dans les années 1990. Aujourd’hui, il travaille aussi sur des équipements du type réseau internet ou bornes multimédia. Grâce aux financements européens, le GAL, soutient des projets de développement économique en bordure du canal, à destination des touristes, comme des habitants : installations d’un restaurant ou financement d’évènements festifs.

Un équipement de grande ampleur voit ainsi le jour au port des Poujeats, sur les étangs du bief de partage, qui accueillent plaisanciers, adeptes des sports nautiques et un loueur de bateau. Des sentiers pédestres avec bornes pédagogiques ont récemment été aménagés autour des étangs. Une capitainerie équipe le port de Tannay depuis 1997, conçue par le cabinet d’architectes ABW Warnant, également chargé des bâtiments des Poujeats, à Bazolles18.

Le port des Poujeats, sur le bief de partage à La Collancelle. A gauche, l’étang de Baye, lieu d’activités nautiques et de pêche.
Le port des Poujeats, sur le bief de partage à La Collancelle. A gauche, l’étang de Baye, lieu d’activités nautiques et de pêche.

Au fil du canal, des maisons éclusières sont aménagées en restaurants, comme celle de Chavance, à Achun. Construite en 1854, elle desservait le site d’écluse double 07-08 du versant Loire. A Marigny-sur-Yonne, versant Seine, la maison, construite vers 1835, est devenue le restaurant-bar « L’écluse de la Môme ». Elles sont entretenues avec soin et reçoivent des aménagements paysagers contemporains.

Un aménagement contemporain pour le centre d’interprétation du toueur réunissant la maison du receveur et le toueur Ampère V à Saint-Léger-des-Vignes. Bief 35 du versant Loire.
Un aménagement contemporain pour le centre d’interprétation du toueur réunissant la maison du receveur et le toueur Ampère V à Saint-Léger-des-Vignes. Bief 35 du versant Loire.

Le canal a suscité des constructions spécifiques dédiées à son patrimoine. Le meilleur exemple en est le Centre d’interprétation du toueur Ampère V à Saint-Léger-des-Vignes, afin de mettre en valeur ce premier bateau protégé en 1993 en Bourgogne au titre des Monuments historiques. Présentant à la fois le toueur et une exposition retraçant son histoire, il permet aussi de mettre en valeur une ancienne maison du canal, à son embouchure dans la Loire. Il n’est cependant pas le seul aménagement important lié au canal. La Maison du Bazois, à Châtillon-en-Bazois, « vitrine touristique et organe du développement local », qui a été édifiée en 1992 par les architectes ABW – Bailly et Warnant (comme la capitainerie de Tannay), évoque la forme d’un sas occupé par une péniche et fermé par une vraie porte d’écluse.

Sur l’ancien passage du canal à Clamecy, devenu l’avenue de la République se dresse un mur de façade sérigraphié évoquant l’eau. C’est un hommage au canal rendu par les architectes Andréa Bruno et le cabinet XY qui ont construit l’extension du musée municipal Romain Rolland. Une partie de ce lieu est d’ailleurs consacrée au flottage du bois et à l’histoire du canal.

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Retour au texte 1 HAGEAU Amable, Description du canal du Nivernais tel qu’il a été projeté pour la navigation du Bois, suivie d’un projet économique pour son Extension tendant à le faire servir au Commerce en général, 1790, Archives départementales de la Nièvre, 1 J 106.
Retour au texte 2 Ibid.
Retour au texte 3 MOSSÉ, Mémoire sur le canal du Nivernais, Clamecy, le 25 juin 1824, Archives nationales, F 14 6984. Mossé était ingénieur en chef de la première section du canal du Nivernais.
Retour au texte 4 COLAS Brigitte (sous la direction de), Pousseaux, Nièvre, Chartreuse de Basseville, Etude des sources historiques, volume 2 du rapport archéologique de l’INRAP en date de 2011, p. 27.
Retour au texte 5 MASSÉ Alfred, Histoire du Nivernais, Editions Traboules, collection Notre Histoire, 2011.
Retour au texte 6 HAGEAU Amable, Op cit.
Retour au texte 7 Une corde équivaut à deux à cinq stères de bois et un tonneau à environ 1, 44 m3. La corde peut varier d’un lieu à l’autre et aussi selon les types de bois considérés. DARCY-BERTULETTI Yvette, Tableau des mesures les plus courantes en usage dans le pays beaunois (http://www.beaune.fr/IMG/pdf/Metrologie.pdf , page consultée le 3 février 2015).
Retour au texte 8 HAGEAU Amable, Op cit.
Retour au texte 9 MASSÉ Alfred, Op. cit.
Retour au texte 10 PERE Pierre, « Le canal du Nivernais à Limanton, première partie […] », Bulletin municipal de Limanton, décembre 2010.
Retour au texte 11 MASSÉ Alfred, Op. cit.
Retour au texte 12 GRIBET M.-F., « Horace Busquet, Directeur des Houillères de Decize en 1900, maire de La Machine », in La situation du Nivernais en 1900, Actes du colloque qui s'est tenu les 13 et 14 octobre 2000, p. 133.
Retour au texte 13 Collectif, L’agglomération gallo-romaine de Chevroches (Nièvre), collection Archéologie en Bourgogne, DRAC Bourgogne, Dijon, 2006.
Retour au texte 14 « État des ouvrages effectués sur le canal du Nivernais », 1835, Archives nationales, F14 6984.
Retour au texte 15 BACHET Gaby, CUYNET Jean, Histoire du rail en Bourgogne, Pontarlier : Éditions du Belvédère, 2007.
Retour au texte 16 ARMINGEAT Mathilde, La patrimonialisation d’un canal : le cas du canal du Nivernais, mémoire de master 2, sous la direction de Jean-René Trochet, Université Paris IV-Sorbonne, 2014, p. 6.
Retour au texte 17 Ibid, p. 33.
Retour au texte 18 PAILLE Séverine, BOUTIN Vincent, Guide d’architecture en Bourgogne (1893 - 2007), CAUE de Saône-et-Loire, Paris : Editions Picard, 2008.