Histoire
Il faut attendre les lois du 5 août 1821 et du 14 août 1822 pour que la reprise soit effective. C’est à travers elles que Louis Becquey, nouveau directeur général des Ponts et Chaussées, met en place un système de financement par emprunt des canaux français. Les prêteurs deviennent concessionnaires du canal pour un bail de 50 à 99 ans, mais l’État reste maître d’ouvrage. La construction du canal du Nivernais est donc financée à raison de 8 millions de francs par une compagnie constituée de messieurs Cottiers, Lafitte et Perrier7. Plusieurs années de manque d’entretien expliquent les dégradations subies par les ouvrages réalisés à la fin de l’Ancien Régime. En 1823, les ingénieurs des Ponts et Chaussées dressent un constat peu optimiste :
« L’ancien canal, entre l’étang de Baye et l’Aron à Châtillon, a une longueur de 15 528,32 mètres. […] Depuis la suspension des travaux, le fond du canal s’est partout exhaussé, et en quelques endroits, il a été creusé par les eaux ; les talus intérieurs et extérieurs se sont dégradés et déformés ; des brèches se sont faites dans les digues ; les chemins de halage ne sont plus de niveau dans chaque bief. […] Le nombre des écluses du vieux canal avait été fixé à quatorze. Onze de ces écluses sont commencées. […] Aucune ne pourrait servir dans l’état où elle se trouve »8.
Tous les travaux de construction et de reconstruction du canal sont approuvés par le Conseil général des Ponts et Chaussées en 1825. Mais dans la majorité des cas, ils ne sont adjugés aux entrepreneurs locaux qu’une dizaine d’années plus tard. Par exemple, la construction du tronçon entre Châtillon-en-Bazois et Decize est approuvée en 1825, mais les travaux d’art (écluse, pont, maison, aqueduc, etc.) sur la partie Cercy-la-Tour/Bernay ne sont adjugés au sieur Camus qu’en 18349. Le canal, finalement construit, est inauguré le 15 mars 1841. L’alimentation au point de partage restant déficiente, il faut attendre 1843 pour que les travaux de la rigole d’Yonne soient achevés.