Ouvrages d'art
- 114 sites d’écluse
- 35 sites sont établis sur le versant Loire
- 78 sites sur le versant Seine
- 149 ouvrages de franchissement

Chiffres clés
- Canal de jonction à bief de partage culminant à 261,80 mètres.
- Relie la Loire à l’Yonne.
- 174 kilomètres, plus quatre kilomètres pour l’embranchement de Vermenton.
- 114 sites d’écluse dont 2 situés sur l’embranchement de Vermenton et 2 abandonnés (ceux de La Forêt et de Cravant).
- 35 sites sont établis sur le versant Loire, de l’étang de Baye à Decize.
- 78 sites sur le versant Seine, de Port-Brûlé à Auxerre.
- 5 réservoirs, dont 4 situés au niveau du bief de partage.
- 149 ouvrages de franchissement.
« Le canal du Nivernais, dans l’étendue qu’il parcourt, en suivant la vallée de l’Yonne, est formé tour à tour de dérivations latérales et de râcles dépendant de la rivière. »1
Les ouvrages hydrauliques et les sites d’écluses constituent la majorité des ouvrages d’art du canal du Nivernais. Il comporte aussi des constructions remarquables telles que les « voûtes » de La Collancelle, succession de tunnels et de tranchées au niveau du bief de partage, des ponts-canaux ou encore des ouvrages de franchissements.
Les tunnels de La Collancelle
Alors que les travaux du bief de partage commencent dès 1784, les commissaires de l'Académie des Sciences, Bossut, Rochon et Condorcet, proposent, en 1786, de percer un tunnel dans la montagne de La Collancelle de façon à y faire passer un canal de navigation2. Les travaux sont entrepris peu après et poursuivis jusqu'en 1791. Sept puits sont ainsi creusés. Un premier percement est opéré en 1787, à partir de Baye, et voûté sur 273 mètres. Pour empêcher les éboulements, des piliers et des murs de refend avec arceaux sont aménagés dans les vides situés au dessus des maçonneries. En 1791, le souterrain était déblayé et élargi presque complètement sur 448,50 mètres. Sa construction ne reprend qu'en 1823. Bien que de nombreux éboulements aient détérioré la galerie durant cette période d'inactivité, l'ensemble des travaux de ce premier souterrain est terminé en 1828. Le projet de 1831 destiné à la construction de la tranchée entre la sortie du souterrain et l'écluse de Port-Brûlé, prévoyait l'aménagement de deux galeries supplémentaires. En raison de l'aspect argileux de certaines parties de la tranchée, elles étaient en effet devenues nécessaires. Les travaux, adjugés en 1833, sont terminés en 18383. Un service de touage est mis en place en 1901 afin de faciliter le passage des bateaux sous les tunnels.


Le bief de partage se compose ainsi de trois souterrains et de quatre tranchées construits en moellons bien assisés. Le souterrain de La Collancelle est percé dans la montagne du même nom et mesure 756 mètres de longueur. Il présente une voûte en anse de panier constituée de moellons et d’arcs de force en pierre de taille en forme de chaîne harpée. Ceux de Mouas et de Breuilles, de simples galeries voûtées, mesurent respectivement 266,80 mètres et 211,60 mètres. On trouve aussi plusieurs aqueducs-réservoirs destinés à introduire dans le bief de partage les eaux des ruisseaux avoisinants.
La tranchée de La Chaise
Une seule tranchée facilite le passage du canal, entre le lieu-dit La Chaise, à Pazy et Coulanges-sur-Yonne, au bief 25 du versant Seine. Sa construction est approuvée par le Conseil national des Ponts et Chaussées en 1825, selon le projet de l'ingénieur ordinaire Poirée4. Cette tranchée mesure plus d'un kilomètre de long. Elle est constituée de talus en terre de part et d'autre du canal. Un pont routier isolé la traverse, ainsi qu’un aqueduc.
© P.-M. Barbe-Richaud, Service Patrimoine et inventaire, Région Bourgogne, 2013.
Les ponts-canaux
On compte deux ponts-canaux sur le canal du Nivernais : celui de Mingot et celui de Roche. Véritables tours de force d’ingénierie, ils permettent le passage du canal au-dessus de cours d’eau naturels, respectivement l'Aron et l'Andarge. La construction du pont-canal de Mingot, situé sur le tronçon Baye/Châtillon-en-Bazois, est entreprise dès la fin du 18e siècle. Arrêtée par la Révolution française, elle ne reprend que dans les années 1820. Le projet du pont-canal et de l'écluse est repris en 1824 : l'arche unique du pont aqueduc projetée sous l'Ancien Régime y est remplacée par trois arches de 4,50 mètres d'ouverture5. Le pont-canal de Roche fut quant à lui réalisé en 1833. Tous les deux sont construits en pierre de taille.
Les ouvrages de franchissement
149 ouvrages de franchissement ont été recensés sur le canal et sur l’embranchement de Vermenton. Parmi eux, se trouvent dix ponts ferroviaires et 52 ponts sur écluse. Il est intéressant de noter qu’une soixantaine de ces ponts ne permettent qu’une desserte locale des édifices de proximité. A l’échelle des trois canaux bourguignons, il s’agit d’un trait assez caractéristique du Nivernais.