Alimentation en eau
Le canal du Nivernais, à l’instar des autres voies d’eau artificielles, nécessite une alimentation en eau constante. Mais il doit aussi s’accommoder du voisinage de rivières importantes, comme l’Yonne, et concilier flottage de bois et navigation. De ces contraintes ont résulté des solutions spécifiques et la mise au point d’ouvrages innovants, pour lesquels l’action de l’ingénieur Charles Poirée dans les années 1820 a été déterminante. Si les réservoirs, les rigoles d’alimentation, les déversoirs et les aqueducs font partie des équipements ordinaires des canaux bourguignons, les barrages situés au niveau des râcles ou la rigole d’Yonne constituent des dispositifs propres à cette voie d’eau.
Les ouvrages hydrauliques se répartissent en trois sections sur le canal.
La première section, de Decize à l’écluse 15 de Châtillon (versant Loire), s’apparente à un canal latéral à la rivière d’Aron. On y trouve une prise d’eau à Fleury et trois râcles avec l’Aron.
La deuxième section constitue le canal à point de partage proprement dit, entre les vallées de l’Aron et de l’Yonne, c'est-à-dire de l’écluse 15 de Châtillon (versant Loire) à l’écluse d’Yonne (24 du versant Seine). Elle se compose de trois prises d’eau dans l’Yonne, dont la fameuse rigole d’Yonne, et des quatre étangs formant réservoirs.
La troisième section prend véritablement la forme d’un canal latéral à l’Yonne à partir de l’écluse 24 du versant Seine jusqu’à Auxerre. Elle est marquée par une dizaine de prises d’eau dans l’Yonne ou ses affluents, seize râcles avec l’Yonne fermées par des barrages et deux traversées de l’Yonne.