Alimentation en eau
Les barrages sont la plupart du temps installés sur des cours d’eau adjacents au canal pour faciliter des prises d’eau ou pour alimenter des réservoirs.
Le canal du Nivernais possède un troisième type de barrage : le barrage permettant le passage du canal en « râcle ».
Panorama de la râcle de Mailly-la-Ville : le canal du Nivernais, l’Yonne et le barrage à clapets.
Caractéristique du canal du Nivernais, la râcle peut se définir comme une partie navigable où le canal et une rivière se fondent en un même bras. Elle se termine par un barrage permettant à la rivière de reprendre son cours naturel et par une écluse de garde donnant naissance à un nouveau bief. Grâce à ce système, les bateaux empruntant le canal et les trains de bois flottant sur la rivière peuvent se croiser sans encombre.
Panorama du port de Panneçot : le port de Panneçot, le barrage, le site d’écluse avec sa maison de type « Panneçot » clôturant la râcle de Panneçot dans l’Aron, une petite maison de pêcheur.
Sur les 25 barrages jalonnant le canal du Nivernais, 21 fonctionnent dans le cadre d’une râcle avec l’Yonne ou l’Aron. Moins d’une dizaine de barrages à aiguilles sont encore en activité, les autres ayant été remplacés par des systèmes à clapets ou à vérins hydrauliques. L’ingénieur Charles Poirée18 est le concepteur du barrage mobile à fermettes, invention récompensée à l’exposition universelle de 1855. Le premier a été installé à Basseville, en aval de Clamecy, en 1834, afin de faire passer l’Yonne à niveau du canal du Nivernais. Il s’agit aujourd’hui d’un barrage à clapets surmonté d'une passerelle métallique. Il permet à l’Yonne, croisant le canal de manière perpendiculaire, de reprendre son cours.
Une autre innovation, le barrage à pont supérieur, est installée à Bellombre19 : un pont en pierre, toujours visible au bief 76 du versant Seine, à Champs-sur-Yonne, composé de sept arches reposant sur des piles en pierre de taille facilite l’accès aux différentes parties du barrage et le déplacement des aiguilles ou barres. « Après l’essai infructueux de plusieurs systèmes pour élever et abaisser ces barres à volonté, nous nous sommes déterminé à proposer un pont, sur lequel serait établie une suite de crics, dont les crémaillères, communiquant aux barres, leur imprimeraient le mouvement qu’on avait besoin de leur donner. Ce moyen nous a d’autant plus satisfait, que les barres en s’élevant ne laissent plus rien de la fermeture et que les voies sont parfaitement libres. »
A Saint-Léger-des-Vignes, les embouchures du canal du Nivernais et du canal latéral à la Loire sont aussi marquées par un barrage monumental. Mis en place en 1836, ce barrage mobile est construit pour garantir un tirant d’eau suffisant aux bateaux circulant sur la Loire entre les deux canaux20.