Sur les 149 ouvrages de franchissement du canal du Nivernais, une soixantaine permet la desserte d’édifices situés à proximité de la voie d’eau.
Des ponts de desserte locale, les exemples des ponts du moulin de Cray et du château de Roche
En effet, le creusement de cette dernière a, la plupart du temps, divisé certains domaines et bouleversé leurs accès. En échange de la vente d’une partie de leur terrain pour l’établissement du canal, les propriétaires réclamèrent l’établissement de ponts particuliers. Ainsi, la construction du pont des Poujeats était-elle la condition indispensable stipulée par le comte de Langre, qui céda à l'administration quelques arpents de ses terres1 pour l’emplacement du bief de partage. Ces ponts de desserte locale ne laissaient donc passer aucune voie de communication ; ils faisaient la jonction entre deux parties d’un même domaine et en facilitaient l’accès.
Ce fut notamment le cas pour la desserte du moulin de Cray, à Biches, et du château de Roche, à Champvert. La construction de neuf ponts sur le tronçon entre Châtillon-en-Bazois et Decize est approuvée par le Conseil général des Ponts et Chaussées en 1825. Les ponts isolés devaient avoir 5,50 mètres de hauteur au-dessus du canal, un tablier et des garde-corps en charpente2. Le pont isolé de Cray desservait le moulin du même nom situé sur la rive gauche du canal. Établi sur le cours de l'Aron, il était composé de deux bâtiments, dont l'un est en ruines aujourd’hui. L'autre abrite un logement. L’accès au château de Roche se fait par un pont. Ce domaine se trouve à l'origine au confluent de l'Aron et de l'Andarge. Il présente un certain nombre d'éléments anciens, remontant à la fin du Moyen Âge, comme des tours d'enceinte et un colombier3.