Niché sur la rive droite du canal, au niveau de la commune de Cravant, un site d’écluse à l’abandon semble sommeiller au milieu de l’agitation proche des promeneurs et des bateaux. Charme du temps arrêté.
L’écluse de Cravant ou le romantisme de l’abandon
Le sas d'écluse est comblé : on distingue les parties supérieures des portes d'écluse en métal. Un jardin à la végétation envahissante avec un puits entoure la maison ouverte aux quatre vents. Une péniche sombre progressivement dans ce qui fut un bras du canal du Nivernais.
Le tableau général des dépenses à faire dans le département de l'Yonne pour la construction du canal du Nivernais, daté du 27 mars 1824, nous apprend que « l'écluse de Cravant [devait être] construite à l'origine d'un canal de dérivation qui coupera[it] les coudes que l'Yonne fait au confluent de la Cure. Ce canal partira[it] de l'ancien lit de la rivière d'Yonne à 200 mètres en amont du pont de Cravant ». La construction d’une maison éclusière était aussi prévue1. Cependant, l'écluse ne semble pas avoir été creusée à l'endroit préconisé par ce tableau général des dépenses. Sur un plan général du canal entre Merry et Cravant, daté du 13 septembre 1860, on note que l'écluse de Cravant permettait de passer du canal dans l'Yonne, la dérivation du canal continuant sur la rive gauche de l'écluse2. Cette écluse devait certainement fournir un débouché dans le canal pour les communes situées sur la Cure, avant la création de l'embranchement de Vermenton dans les années 1880. Depuis le début du 20e siècle, l’écluse est déclassée.