Autour de la Seille
De l’influence d’une rivière sur son environnement
Une description faite en 1890 par le docteur Lucien Guillemaut1 donne une idée de la région de Louhans et de la Seille telle qu’elle était avant les aménagements.
« Ce pays qui forme la majeure partie de ce qu'on nomme plaine de Bresse, est d'un aspect assez peu varié malgré de nombreuses ondulations qui de chaque côté frappent les regards. Nulle part, si ce n'est du côté de Cuiseaux des rochers ou des pentes très abruptes. Des monticules multiples, mais peu saillants, à leur pied de petits vallons élargis se terminant insensiblement en terrain plat, puis quelques ruisseaux à l'eau souvent bourbeuse, des rivières à courant presque insensible mais débordant facilement sous l'influence des pluies, des prés, des champs, de nombreux buissons où domine le sombre feuillage de l'aulne, des bois où paraît en abondance la blanche écorce des bouleaux […] Les nombreuses rivières qui sillonnent notre Bresse sont la source de fréquents brouillards et d'inondations presque annuelles dans la saison des pluies. On rencontre encore dans toute la plaine une quantité assez considérable de masses d'eau stagnante, étangs […] ».
Replaçons-nous dans le contexte local d’une petite rivière de fond de vallée, dissimulée au regard par la végétation. L’absence de chemin de halage continu, ou de route qui longerait l’eau, rend les accès difficiles. A l’inverse, depuis les rives on a également une perception très partielle de ce qui est autour. Peu ou pas de constructions, de villages traversés. Cet environnement constitué de rives marécageuses, bordées de plantes aquatiques et d’arbres, aménagé de loin en loin, nous semble parvenu intact d’un passé oublié. Il n’en est rien. Ce qui paraît avoir été préservé de toute modernisation n’est que l’image la plus récente d’un petit monde en constante évolution. Mais pour qui les cherche, il reste des vestiges des différentes époques, qui ne demandent qu’à être redécouverts.