La Seille canalisée
Ponceaux de BantangesLouhans, la "cage" disparueSite de Branges au 18e siècle

Louhans, la "cage" disparue

Le pont de Louhans est l'un des ouvrages les plus importants de la ligne de chemin de fer Dijon-Modane. Il était constitué d'une cage métallique en poutrelles d'acier assemblées par rivetage à chaud, reposant sur deux culées latérales en pierre de taille maçonnée. Dès le début du 20e siècle, il a été reconnu comme particulièrement représentatif de Louhans, d’où sa présence sur de multiples cartes postales. Comment peut s’expliquer une telle renommée ? Elle semble due aux circonstances entourant sa conception et sa construction.

Pont de chemin de fer dit la Cage de Louhans ; aujourd’hui détruit et remplacé.
Pont de chemin de fer dit la Cage de Louhans ; aujourd’hui détruit et remplacé.

Le tracé de la ligne de chemin de fer Dijon-Modane, passant par Louhans, fut arrêté en 1880. La mise en service d'une voie unique eut lieu en 1882, d’une deuxième voie en 1901. M. Ruelle, directeur de la construction, M. Laboure, ingénieur en chef, M. Gein, ingénieur, MM Zschokko et Montagnier, entrepreneurs, M. Le Brun, constructeur à Creil, construisirent ce pont avec tablier métallique de 50 m d'ouverture sur la rivière1. Son lancement fut une opération délicate saluée par deux articles dans les Annales des Travaux Publics de 1881, ce qui en dit long sur la complexité technique de l’ouvrage : le tablier entier préalablement assemblé a été peu à peu poussé sur l’eau par un procédé spécialement mis au point, considéré comme une technique d’avant-garde à l’époque.

Pont de chemin de fer dit la Cage de Louhans et ville de Louhans.
Pont de chemin de fer dit la Cage de Louhans et ville de Louhans.

Le constructeur, Louis-Gabriel Le Brun (1825-1905), fut un ingénieur actif dans la seconde moitié du 19e siècle. Il obtint différents prix pour ses travaux. Très connu depuis l’élaboration de machines destinées à faire le service hydraulique du Trocadéro et de l’Exposition universelle de 1878, il l’était aussi par sa participation à la fondation de l’entreprise Daydé-Pillé, qui donna naissance à l’entreprise Eiffel2. Dans son usine de grosse chaudronnerie et de machines à vapeur, il concevait de grands ouvrages métalliques dont le viaduc de la Penzé (1882), sur la ligne Morlaix-Roscoff, avec un treillage proche de celui de Louhans. Il fut également maire de Creil.

Ainsi s’explique la légitime fierté des habitants de Louhans d’avoir chez eux un ouvrage de grande qualité, conçu par des ingénieurs et des entreprises de pointe. Ce pont a été remplacé en 2010 par une construction moderne.