Histoire
© T. Kuntz, Service Patrimoine et inventaire, Région Bourgogne, 2013.
Pour les quatre voies d’eau, les travaux sont organisés par une puissance publique :
- État royal pour le canal du Nivernais et une partie du canal de Bourgogne,
- États de Bourgogne (sur autorisation de l’État royal) pour l’autre partie du canal de Bourgogne, le canal du Centre et la Seille.
Les ingénieurs des Ponts et Chaussées étudient les projets et rédigent des devis préalables très détaillés : on peut ainsi citer Jean-Rodolphe Perronet et Émiland-Marie Gauthey pour le canal de Bourgogne, le même Gauthey pour le canal du Centre et la Seille, ou encore Amable Hageau pour le canal du Nivernais. Les travaux sont ensuite adjugés à des entreprises sur place. Les pièces administratives telles que projets, devis et adjudications font aujourd’hui partie des archives essentielles des canaux pour dater les ouvrages et comprendre leur fonctionnement.
Voir des exemples d'archives sur ces pages :
- La maison Perronet
- La construction du canal à la fin de l’Ancien Régime
- Aux sources des canaux de Bourgogne, les archives
Comme le fait remarquer Pierre Pinon : « La réussite exige, pour le moins, la conjonction de compétences locales et d’intérêts supérieurs »6. Le canal du Centre en est la démonstration : projet local au départ, porté par les frères Raguet de Brancion, il est mis au point et défendu par Émiland-Marie Gauthey, ingénieur des Ponts et Chaussées des États de Bourgogne, mais natif de Chalon-sur-Saône. L’État le reprend à son compte et l’ensemble est ainsi réalisé en un temps record. Malgré la Révolution, il faut noter que l’aménagement des voies d’eau reste une priorité : le canal du Centre est bien ouvert en 1791. Le cas exceptionnel de ce dernier s’explique à la fois par l’ampleur du financement qui lui est accordé, mais aussi par une organisation efficace du chantier, mise en place par Gauthey. Ce canal, entièrement construit avant la fin du 18e siècle, est ainsi le seul en Bourgogne à présenter un aspect homogène.
Les chantiers des trois autres voies d’eau ralentissent ou s’arrêtent : les travaux, commencés avant la Révolution, sont remis en question par le manque de financement public pendant cette période trouble.
Les querelles qui ont présidé au choix des constructions des canaux de Bourgogne et du Centre sont bien connues des historiens. Bien que tous deux assurent la liaison Océan / Méditerranée tant attendue, le tracé proposé par le canal du Centre a emporté, en 1779, les suffrages du Conseil des Ponts et Chaussées. Cette décision, confirmée en 1781, restreint le canal de Bourgogne à la partie Dijon / Saint-Jean-de-Losne.7