Tout savoir
Aux sources des canaux de Bourgogne, les archivesLa loi FreycinetLes repères de nivellementLes obélisques de Dijon et Chalon, une signature de la fin du 18e siècleLe péage

Histoire

2. 1789, des réalisations arrêtées par la Révolution

"Idée générale du projet du canal du Charollais" d’Émiland-Marie Gauthey, 1782. Bief de partage avec "Jeauges des Eaux. Utilité du canal du Charollais" et "Quantité d’eau que l’on pourra rassembler pour la navigation du canal". Archives départementales de Saône-et-Loire, C SUP CC 368 / 4ème feuille.
« Idée générale du projet du canal du Charollais » d’Émiland-Marie Gauthey, 1782. Bief de partage avec « Jeauges des Eaux. Utilité du canal du Charollais » et « Quantité d’eau que l’on pourra rassembler pour la navigation du canal ». Archives départementales de Saône-et-Loire, C SUP CC 368 / 4ème feuille.
© T. Kuntz, Service Patrimoine et inventaire, Région Bourgogne, 2013.

Pour les quatre voies d’eau, les travaux sont organisés par une puissance publique :

  • État royal pour le canal du Nivernais et une partie du canal de Bourgogne,
  • États de Bourgogne (sur autorisation de l’État royal) pour l’autre partie du canal de Bourgogne, le canal du Centre et la Seille.

Les ingénieurs des Ponts et Chaussées étudient les projets et rédigent des devis préalables très détaillés : on peut ainsi citer Jean-Rodolphe Perronet et Émiland-Marie Gauthey pour le canal de Bourgogne, le même Gauthey pour le canal du Centre et la Seille, ou encore Amable Hageau pour le canal du Nivernais. Les travaux sont ensuite adjugés à des entreprises sur place. Les pièces administratives telles que projets, devis et adjudications font aujourd’hui partie des archives essentielles des canaux pour dater les ouvrages et comprendre leur fonctionnement.

Voir des exemples d'archives sur ces pages :

Comme le fait remarquer Pierre Pinon : « La réussite exige, pour le moins, la conjonction de compétences locales et d’intérêts supérieurs »6. Le canal du Centre en est la démonstration : projet local au départ, porté par les frères Raguet de Brancion, il est mis au point et défendu par Émiland-Marie Gauthey, ingénieur des Ponts et Chaussées des États de Bourgogne, mais natif de Chalon-sur-Saône. L’État le reprend à son compte et l’ensemble est ainsi réalisé en un temps record. Malgré la Révolution, il faut noter que l’aménagement des voies d’eau reste une priorité : le canal du Centre est bien ouvert en 1791. Le cas exceptionnel de ce dernier s’explique à la fois par l’ampleur du financement qui lui est accordé, mais aussi par une organisation efficace du chantier, mise en place par Gauthey. Ce canal, entièrement construit avant la fin du 18e siècle, est ainsi le seul en Bourgogne à présenter un aspect homogène.

Les chantiers des trois autres voies d’eau ralentissent ou s’arrêtent : les travaux, commencés avant la Révolution, sont remis en question par le manque de financement public pendant cette période trouble.

Les querelles qui ont présidé au choix des constructions des canaux de Bourgogne et du Centre sont bien connues des historiens. Bien que tous deux assurent la liaison Océan / Méditerranée tant attendue, le tracé proposé par le canal du Centre a emporté, en 1779, les suffrages du Conseil des Ponts et Chaussées. Cette décision, confirmée en 1781, restreint le canal de Bourgogne à la partie Dijon / Saint-Jean-de-Losne.7

Afficher / Masquer toutes les notes
Retour au texte 1 PINON Pierre, « Entreprise et financement », in Un canal… des canaux… : Catalogue d’exposition, Paris, du 7 mars au 8 juin 1986. Paris, Caisse nationale des monuments et des sites : Picard, 1986, p. 379.
Retour au texte 2 Description de la Bourgogne par Garreau en 1734 citée par : GUILLEMAUT Lucien, Notes et remarques sur la Bresse louhannaise, esquisse d’une topographie physiologique et médicale de l’arrondissement de Louhans, 1879, p.9.
Retour au texte 3 PERRONET Jean-Rodolphe, « Mémoire », Description des travaux projetés pour le canal de Bourgogne, manuscrit, t. 2, Ecole nationale des ponts et chaussées, fonds ancien, ms. 91. Ca 1780.
Retour au texte 4 MAURET-CRIBELLIER Valérie, Entre fleuves et rivières, les canaux du centre de la France, Lyon : Editions Lieux-Dits, 2008, pp. 22-23. LE SUEUR Bernard, Navigations intérieures, histoire de la batellerie de la préhistoire à demain, Grenoble : Editions Glénat, 2012, p. 88 et suivantes.
Retour au texte 5 PINON Pierre, op. cit.
Retour au texte 6 PINON Pierre, op. cit, p. 379.
Retour au texte 7 HUERNE DE POMMEUSE Michel-Louis-François, Des canaux navigables considérés d’une manière générale, avec recherches comparatives sur la navigation intérieure de la France et celle de l’Angleterre, Paris, 1822, p. 365.
Retour au texte 8 LECLERCQ Yves, La réseau impossible 1820-1852, Paris, Genève : Droz, 1987, p.115.
Retour au texte 9 LOUIS Guy, Dijon : De trams en bus, du bus au tram, histoire des transports en commun de l’agglomération dijonnaise, Auray : Editions LRpresse, 2010, p.275 et suivantes.
Retour au texte 10 Syndicat Mixte d’Equipement Touristique du Canal du Nivernais : http://www.canal-du-nivernais.com
Retour au texte 11 Voies navigables, 2013, relance pour la voie d’eau, Projet d’octobre 2011, consulté le 24 août 2014 sur : http://www.vnf.fr/vnf/img/cms/Tourisme_et_domainehidden/voies_navigables_relance_201201031202.pdf