Histoire
Après la Seconde Guerre mondiale, commence une période plus sombre pour les canaux. Déjà distancés par le rail en terme de tonnage transporté, ils subissent également la concurrence de plus en plus marquée de la route. Un moment critique est atteint dans les années 1960, puisque plusieurs projets menacent d’aliéner totalement une partie du linéaire. L’autoroute A38, reliant l’A6/Paris à Dijon doit emprunter le lit du canal, ce qui implique purement et simplement sa destruction. Abandonné face à de fortes oppositions, ce projet indique que le canal entre désormais dans une nouvelle ère : la voie d’eau artificielle est identifiée comme un patrimoine culturel régional. Le canal du Nivernais gagne ce titre dans les années 1980, quand les responsables locaux prennent conscience de son pouvoir d’attraction touristique. Il devient alors précurseur dans le domaine.
Le canal du Centre est le seul à poursuivre sa vocation industrielle, tout en subissant aussi la concurrence de la route. Il est déplacé en trois endroits particulièrement stratégiques - entrées dans la Saône à Chalon-sur-Saône, dans la Loire à Digoin et au niveau du bief de partage - pour laisser la place à de nouvelles routes et boulevards. À Chalon-sur-Saône, c’est aussi l’occasion de créer une zone industrielle. Les écluses suivent tous les mouvements de modernisation : mécanisation puis automatisation jusqu’à la fin du 20e siècle. C’est une voie d’eau moderne qui se reconvertit peu à peu à la plaisance.