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Le péage

Certaines des maisons encore visibles sur les canaux, en particulier sur ceux du Centre et de Bourgogne, sont installées sur un port. Elles sont aujourd’hui désaffectées, parfois louées à des propriétaires privés. Leur aspect est souvent bien reconnaissable, signe qu’elles ont été construites en série, sur un même plan et parfois au même moment. Pourquoi ?

Canal de Bourgogne : la maison de perception de Pont-de-Pany, bief 39 du versant Saône à Sainte-Marie-sur-Ouche.
Canal de Bourgogne : la maison de perception de Pont-de-Pany, bief 39 du versant Saône à Sainte-Marie-sur-Ouche.

Les plans anciens nous le dévoilent : ce sont des maisons de perception. A quoi servaient-elles ?

Si les droits de navigation existent avant la Révolution, dès 1802, une loi fixe des droits à payer. Établis en fonction des ouvrages construits, ils sont donc différents pour chaque voie d’eau, voire pour chaque tronçon. Ils sont aussi calculés à des tarifs et selon des critères variables : la taille, le type de marchandises, etc. « La perception s’effectuait au passage devant chaque bureau, où on avait dépassé la limite inférieure du port, quelle que fût la distance parcourue ou à parcourir entre les bureaux situés immédiatement au-dessus ou immédiatement au-dessous »1.

Le 9 juillet 1836, une loi vient harmoniser les taxes sur les canaux, le canal du Centre étant soumis à une tarification spécifique. Elle impose un impôt au myriamètre parcouru (dix kilomètres). Cette redevance est calculée sur le tonnage transporté, évalué grâce à une échelle métrique incrustée dans le bordage extérieur du bateau. Le contrôleur de la navigation surveille le jaugeage fait par les employés, en présence du conducteur ou du propriétaire du bateau. Le but est d’établir un péage lié à la fois à la distance parcourue et au poids des marchandises transportées (voir les pages sur les bornes du canal de Bourgogne et du canal du Nivernais).

Le texte de loi dresse également une liste des bureaux habilités à recevoir le péage. Chaque lieu se voit ainsi dans les années 1830 doté d’une construction dédiée à cette fonction, ce qui explique l’homogénéité des constructions, guidées par des plans-types donnés par les ingénieurs de chaque voie d’eau.

Canal de Bourgogne

  • Saint-Jean-de-Losne
  • Dijon
  • Pont-de-Pany
  • La Maison-Blanche
  • Montbard
  • Ravières
  • Tonnerre
  • La Roche

Canal du Centre

  • Digoin
  • Paray
  • Blanzy
  • Saint-Léger
  • Chagny
  • Chalon
  • Bois-Bretoux (rigole de Torcy)

Seille canalisée

  • Louhans
  • Cuisery
  • Tournus
  • Mâcon

NB : le canal du Nivernais est indiqué en cours d’exécution

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Retour au texte 1 GRANGEZ Ernest, Traité de la perception des droits de navigation et de péage sur les fleuves, rivières et canaux navigables ou flottables en trains, appartenant à l’Etat ou concédés, Paris : Librairie scientifique –industrielle de L. Mathias, 1840, p. 3.