Ponts et passerelles
Si les franchissements à gué étaient très répandus jusqu’à la fin du 18e siècle, comme en témoignent les archives sur la Seille, les canaux ont dès cette époque été équipés de ponts, alors même que les rivières qu’ils longeaient n’en n’avaient pas. Ainsi, à Saint-Berain-sur-Dheune, sur le canal du Centre, le pont sur la Dheune est-il construit après celui sur le canal. Si, au 18e siècle, des normes s’établissent pour des gabarits de pont fonction du chemin ou de la route qu’il doit porter, l’évolution des réseaux induit de nouvelles typologies pour les ouvrages de franchissement.
Bois
À la fin du 18e siècle, les archives indiquent que les ponts sont encore massivement en bois, sauf dans quelques cas particuliers. Ils sont facilement tournants, comme on peut le voir sur les plans dressés par Émiland-Marie Gauthey pour le canal du Centre.
Le canal du Nivernais possède encore quelques ponts-levants fréquents sur les autres canaux dès la fin du 18e siècle, comme en témoignent les projets d’Émiland-Marie Gauthey pour le canal du Centre.
Pierre
Privilège exceptionnel, le canal du Centre est, dès sa conception, équipé d’un certain nombre de ponts en pierre. Le petit pont de Parisenot est le seul vestige de cet ensemble cohérent de franchissements.
Au cours du 19e siècle, les ponts en bois tendent à être reconstruits en pierre pour assurer leur pérennité.
Le canal du Nivernais, qui n’a jamais été totalement adapté au gabarit Freycinet, conserve des ponts de ce type, relativement tardifs (vers 1840). Leur grande qualité ne s’explique pourtant pas par l’importance de leur fréquentation.
Quelques ouvrages exceptionnels en métal
A partir de la deuxième moitié du 19e siècle, le métal associé à des piles en pierre est utilisé massivement pour le passage du chemin de fer. Plusieurs ponts avec tabliers en treillage métallique reposant sur des piles maçonnées sont encore visibles sur le canal de Bourgogne.
Seul, le métal est réservé à de petits ouvrages : à la fin du 19e siècle, des passerelles comme celle de Montceau-les-Mines, aujourd’hui disparue. Cette ville, au cœur d’un bassin de mines et de fonderies, peut s’enorgueillir de deux autres ouvrages métalliques : un pont-levant des années 1950, toujours visible, ainsi qu’un pont-tournant.
Quelques ponts-levants à flèches peuvent satisfaire les amateurs sur le canal du Nivernais.
Béton
Depuis les années 1930, à l’exception de rares tentatives de restitution d’anciens ouvrages, toutes les reconstructions font appel au béton. Ce matériau, qui remplace peu à peu les autres, est la marque des franchissements récents, quel que soit leur usage.